Luigi Pareyson
Vérité et interprétation
Vérité et interprétation
Impossible de vérifier la possibilité d'une remise en main propre
Déjà disponible chez l'éditeur.
Grand représentant de l’herméneutique, Luigi Pareyson produit dans son maître ouvrage, Vérité et interprétation, une véritable défense de la connaissance de la vérité. La critique légitime des limites historiques du savoir, surtout dans le champ éthique et politique, se fourvoie en aboutissant à un relativisme sans espoir. Si toute formulation de la vérité est historiquement située, cela ne prouve pas tant notre incapacité à élaborer une connaissance vraie que le caractère toujours révélatoire de la vérité. Celle-ci, universelle, inépuisable, n’en est pas moins dépendante des œuvres historiques et des personnes qui lui prêtent leur voix.
L’herméneutique de Pareyson, souvent rapprochée de celle de Gadamer, a pour principe que la vérité se montre dans toute connaissance authentique : il appartient alors à l’interprète de la rechercher en participant à son processus de révélation. La philosophie ainsi entendue doit mener une polémique sans relâche contre les idéologues de toutes sortes, c’est-à-dire aussi contre elle-même, ou du moins contre ceux qui s’emparent de son nom pour mieux l’aliéner en détruisant son lien avec la vérité.
Notre époque vit plus que jamais sous le règne de l’idéologie : elle confond le vrai et l’efficace, substitue à la pensée individuelle la norme des systèmes, et fait disparaître la vie de l’interprétation sous la circulation des informations. Voilà pourquoi Pareyson se livre à une critique vigoureuse des idéologies : praxisme, technicisme, historicisme, fanatisme, etc., ces idoles d’un monde tombé dans l’irrationalisme de la raison sans vérité. Leur réfutation impitoyable et rigoureuse n’a rien perdu de son actualité. Elle constitue sans doute le seul remède aux maux présents — le repli, le mépris de la civilité, la haine de l’humain — qui privent la personne de la vérité sans laquelle elle ne saurait s’accomplir.
Luigi Pareyson (1918-1991) s’est formé à l’université de Turin ; il y soutient, sous la direction d’Augusto Guzzo, une thèse intitulée « Karl Jaspers et la philosophie de l’existence » (publiée en 1940). Pendant ses années universitaires (et après avoir brièvement enseigné en lycée, dès l’âge de 17 ans…), il effectue souvent des voyages d’études en France et en Allemagne, où il a l’occasion de rencontrer Jacques Maritain, Karl Jaspers et Martin Heidegger. Activement engagé dans la Résistance au sein du Parti d’Action piémontais, il devient en 1951 professeur titulaire d’histoire de la philosophie à l’université de Pavie et, à partir de 1952, titulaire de la chaire d’esthétique à l’université de Turin, poste qu’il occupe jusqu’en 1964, date à laquelle il succède à Guzzo à la chaire de philosophie théorique. Il y enseignera jusqu’en 1988. De 1956 à 1984, il dirige la Rivista di estetica, et fonde en 1985 l’Annuario filosofico.
Autour de Pareyson, ami, entre autres, de Norberto Bobbio, Augusto Del Noce, Xavier Tilliette et Alberto Caracciolo, se forme un groupe d’étudiants dont l’œuvre, à différents titres, lui devra beaucoup : citons notamment Umberto Eco, Gianni Vattimo, Sergio Givone, Ugo Perone et Claudio Ciancio.
La bibliographie de Pareyson est impressionnante (voir notamment Francesco Tomatis, Pareyson. Vita, filosofia, bibliografia, Brescia, Morcelliana, 2003). L’édition française manquait jusqu’à ce jour d’un volume qui rendît justice à la part la plus essentielle de son apport.
Traduit de l'italien par Jacques Vappereau. Préface d'Arnaud Clément.
Informations techniques
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Un volume de 272 pages, de format 16 x 22,5 cm, imprimé sur Arena Ivory Smooth 80 g. par les Grafiche Veneziane.
Collection
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Date de parution
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ISBN
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9791097497781
