Giancarlo Consonni
On ne sauvera pas la terre sans sauver les villes
On ne sauvera pas la terre sans sauver les villes
Impossible de vérifier la possibilité d'une remise en main propre
Déjà disponible chez l'éditeur.
L’urbanité et les savoirs à l’œuvre dans la fabrication des villes sont entrés en crise. Ces savoirs agissants — les comportements, les systèmes relationnels, les éléments cardinaux réglant la vie civile, les dispositions physiques des ensembles urbains, et tout ce qui concourt à imprégner d’urbanité et de beauté la vie privée et collective — auraient pu constituer la base d’une réflexion théorique et pratique sur la ville, et, plus généralement, sur la vie associée et la politique, en fournissant des instruments d’orientation à la société humaine soumise au changement de ses conditions historiques. Mais ce travail ne s’est pas fait, de sorte que l’héritage des villes ne suffit pas à servir de guide dans cette mutation générale. Les vestiges des villes historiques résistent, du moins en partie : mais la plupart d’entre eux restent muets, ou relégués dans une situation qui les rend incapables de féconder l’avenir.
Les villes sont donc exposées à un double front : celui, dévastateur, des guerres, et celui, insidieux, de la rente immobilière, qui, par son action sélective, appauvrit peu à peu le potentiel le plus précieux des contextes urbains, qui tient à leur nature de réalités socialement complexes et de laboratoires des règles et des possibilités de la vie en commun.
La réponse ne peut consister qu’à remettre la réalité urbaine au centre : il faut redonner aux villes le sens de l’urbanité, de l’inclusion, et d’une beauté qui interprète et manifeste la fécondité de la vie commune. Terre et ville, qui s’unissaient — et dont Cattaneo avait admirablement décrit les rapports il y a près de deux siècles —, deviennent équivalemment le lieu de la rente et de l’appauvrissement de l’expérience sensible — et de l’appauvrissement tout court d’une majorité de la population. Sans la responsabilité qu’exige la vie commune, il est vain de prétendre remédier aux excès d’un rapport au monde dévoyé.
Giancarlo Consonni (né en 1943) a longtemps enseigné l’urbanisme, l’histoire et la théorie de l’architecture au Politecnico de Milan. Auteur de nombreux ouvrages, il est aussi peintre et poète. Du même auteur, les Éditions Conférence ont publié, en 2021, La beauté civile. Splendeur et crise de la ville.
En couverture : « Plan » d’Altomonte (province de Costanza), 1584. Archivio Generale Agostiniano (Carte Rocca Piante), Rome
Informations techniques
Informations techniques
Un volume de 128 pages, de format 13,3 x 20 cm, imprimé sur Arena Natural Smoth 80 g. par les Grafiche Veneziane.
Collection
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Lettres d'Italie
Date de parution
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ISBN
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9791097497798
