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Augusto Del Noce

Analyse de la déraison

Analyse de la déraison

Prix habituel 35,00 €
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Sous le titre d’Analyse de la déraison, le choix des quelque 71 textes de ce volume, rédigés de 1945 à la fin des « Trente Glorieuses », entend rendre justice à une œuvre décisive de philosophie politique.

Loin de s’en tenir à la publication d’ouvrages philosophiques d’importance, Augusto Del Noce n’a cessé de prendre part aux débats de son temps, afin de discerner de quel fond et de quelle histoire idéologiques provenaient les choix progressifs de la société contemporaine, et quelles pouvaient en être les conséquences.

L’analyse de la ressemblance et parfois de la concomitance entre le fascisme et un certain antifascisme, la définition du totalitarisme aux multiples visages, souvent inattendus, la description des conséquences auxquelles mène une « société permissive » (point sur lequel Del Noce se trouve d’accord avec un esprit qui pourrait sembler au regard français son adversaire le plus diamétralement opposé, Pasolini), la généalogie des étranges alliances ayant permis l’émergence progressive de cette société (de Sade au surréalisme et au marxisme, dans le dépassement-accomplissement que leur donne à chacun, paradoxalement, la société bourgeoise par sa propre expansion – ce que Del Noce comme Pasolini appellent le totalitarisme de la dissolution), voilà autant de points sur lesquels la lecture de Del Noce est éclairante et décisive pour notre temps. Pour aider le lecteur à le mesurer, il a donc paru utile de lui proposer, sous la guise d’articles de presse, un parcours dans la pensée de l’auteur : études serrées de généalogie historicophilosophique (ainsi à propos du surréalisme, de la « révolution sexuelle » ou du « nouveau totalitarisme »), réflexions sur l’actualité (le « colonialisme à l’envers », le terrorisme), monographie sur un concept central, l’autorité, et les raisons de sa mécompréhension contemporaine, engagements argumentés sur une question, celle du divorce, qui est loin de se réduire à la problématique spécifiquement italienne dans un pays concordataire, mais qui révèle en acte, pour ainsi dire, les questions de rationalité ou de manquement à la rationalité que nos sociétés contemporaines font paraître, par l’intermédiaire d’un auteur cherchant à fonder la modernité en renvoyant dos à dos « pensée réactionnaire » et « progressisme ». L’œuvre que poursuivait Del Noce est bien celle, aussi problématique que féconde, que Massimo Borghesi, en 2011, appelait « la légitimation critique de la modernité ».

Traduit de l’italien par Christophe Carraud et préfacé par Arnaud Clément.

Augusto Del Noce (1910-1989) a été professeur d’Histoire de la philosophie moderne et contemporaine à l’Université de Trieste, puis de Philosophie politique à l’Université de Rome. Il peut assurément être considéré comme le plus grand philosophe politique de son temps. La visée essentielle de ses travaux est la compréhension philosophique du monde contemporain, en correspondance, en dépit du fait que l’auteur n’est nullement hégélien, avec le mot de Hegel selon lequel la philosophie résume son temps dans la pensée ; après avoir reconnu dans l’expansion de l’athéisme le signe le plus caractéristique de son époque, Augusto Del Noce s’est posé le problème de savoir si une définition unitaire de ses formes était possible. Il en a reconnu la nature dans le fait que l’athéisme est le point d’arrivée du rationalisme, que l’on ne peut définir que comme la négation a priori du surnaturel : le refus sans preuves de cette dernière dimension, comme de toute transcendance. Cela contraindrait le rationalisme, dans sa conclusion athée, à chercher ses preuves dans l’histoire, à travers la construction d’une humanité nouvelle; mais l’hétérogenèse des fins, à laquelle son intention est soumise – en d’autres termes, le fait que la réalité résiste au programme que le rationalisme moderne s’est fixé et dont nous connaissons aujourd’hui les ravages, en est la réfutation. Parmi les livres les plus importants de celui qui a écrit des textes décisifs aussi bien sur Marx, Gramsci ou l’École de Francfort que sur Pascal, Descartes, Rosmini ou Simone Weil, citons La non-philosophie de Marx et le communisme comme réalité politique (1947), Le problème de l’athéisme (1963-1964), L’époque de la sécularisation (1970), Déclin ou éclipse des valeurs traditionnelles (1971), Gramsci ou le suicide de la révolution (1978), dont certains n’ont été que partiellement traduits en français.

Recensions parues :

Informations techniques

Un volume de 736 pages, de format 17 x 22,5 cm, imprimé sur Arena Ivory Smooth 80 g par les Grafiche Veneziane.

Collection

Choses Humaines

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